Journal du Parc - Novembre2022
L'interview de Sabrina Malacorda
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Cet été, des Amabassadeur.rice.s Nature sont allé.e.s à la rencontre des visiteurs, dans le Parc Jura vaudois. Ce projet, mené parallèlement dans le Parc naturel régional du Jorat et le Parc naturel régional Gruyère Pays-d'Enhaut, sensibilise les utilisateurs de la nature à de bonnes pratiques. Sabrina Malacorda témoigne de son expérience sur le terrain.
En quoi consistait la mission des Ambassadeur.rice.s nature ?
Nous devions aller à la rencontre des utilisateurs du Parc Jura vaudois pour les informer et les sensibiliser à différentes thématiques : les bons comportements à adopter face à un troupeau de bovins, les déchets, la présence du loup, les feux, le respect des sentiers balisés, etc. Le but était de les encourager à respecter la nature, les règles en vigueur et les différents usagers, afin d’assurer une bonne cohabitation. En montrant la beauté, la richesse d’un milieu naturel, mais aussi sa fragilité, on peut toucher le cœur des gens. Et lorsqu’on est touché, on adopte tous plus facilement le bon comportement.
Comment se sont déroulées les sorties sur le terrain ?
Les six Ambassadeur.rice.s nature ont arpenté le Parc, principalement les week-ends, entre juillet et septembre. En binôme, nous sommes allés aux Amburnex, au col de La Givrine, à La Dôle ainsi qu’au col du Mollendruz. Lors de chaque contact, nous devions compléter un formulaire pour documenter la rencontre. Au total, 225 échanges ont été comptabilisés en 2022. Nous avions toujours sur nous une carte des lieux, différents dépliants et des jumelles, bien appréciées par les enfants.
Quel est le potentiel d’une telle démarche, dans le Parc Jura vaudois ?
La demande est là ! Plusieurs personnes ont salué notre présence et insisté sur son importance. Cette démarche vient compléter l’action des gardes faune et des gardes forestiers. Elle est d’ailleurs soutenue par le canton de Vaud. Le territoire du Parc est immense et nous n’avons pas pu être partout. D’autres lieux très fréquentés mériteraient d’être parcourus. Et durant les vacances scolaires, une présence en semaine pourrait être envisagée.
Qui avez-vous rencontré ?
Des familles, des cueilleurs et cueilleuses de plantes ou de champignons, des randonneurs à la journée ou en itinérance, des personnes à VTT, des bivouaqueurs ou encore des naturalistes. Il y avait autant d’habitants que d’excursionnistes ou de touristes. Les contacts étaient très faciles ! Etant donné notre approche non-répressive, nous avons toujours été très bien accueilli. Une fois que nous avions fait le premier pas, les échanges étaient riches, tant sur le choix d’un itinéraire que sur la faune, la flore ou les règles en vigueur dans la nature.
Avez-vous constaté des infractions ou des comportements inadéquats ?
Non, cela ne m’est pas arrivé. Evidemment, nous tombions parfois sur des déchets abandonnés ou d’anciens foyers de feux sauvages. Un jour, nous avons croisé plusieurs groupes de randonneurs perdus qui souhaitaient monter à La Dôle. Après avoir échangé avec eux, nous en avons déduit qu’un panneau de signalétique devait être mal orienté. C’était bien le cas ! Nous l’avons remis en place pour éviter à d’autres randonneurs de s’égarer.
Accompagnatrice en montagne et animatrice pour le Parc Jura vaudois, Sabrina Malacorda organise des balades d'un jour ou des escapades au long cours, des initiations à la cueillette ou des bivouacs, à l'enseigne de Walk Wild.