Biodiversité au jardin

Quelques bons gestes à adopter

Plus un jardin est diversifié, plus il y a de biodiversité!

Un jardin composé de zone d’herbe rase et d’herbe plus haute, de buissons et d’arbres ou encore de diverses structures comme des tas de branches ou de pierres, attirera un grand nombre d’animaux et de plantes, car ils y trouveront les ressources nécessaires pour se nourrir et se loger.  
Pour que la biodiversité s’invite au jardin, il est essentiel de se faire à l’idée de réduire certaines actions d'entretien, telles que le rythme de tonte ou l’utilisation de produits phytosanitaires ou pesticides. Toutefois, il nécessaire de maintenir une gestion adaptée à chaque structure afin qu’elle conserve son potentiel d’accueil de la faune et de la flore tout en respectant les différents usages du jardin. 

 Une définition des mots suivis d’un astérisque* figure dans l’onglet Lexique ci-dessous.  

  • 1.1 Réduire les traitements

    Réduire les traitements sur les pelouses et ne pas en utiliser sur un gazon fleuri* ou une prairie. Ces traitements sont nocifs pour la biodiversité de manière générale.

  • 1.2 Privilégier la tondeuse à main

    Le produit de coupe peut être laissé sur place pour nourrir le sol ou retiré pour l’appauvrir. Cette dernière option permet le développement d'une plus grande diversité floristique.  

  • 1.3 Eviter l'utilisation du robot tondeuse

    Il n’est pas favorable à la biodiversité (passages trop récurrents et broyages). Dans tous les cas, il faut éviter de le faire fonctionner la nuit, car il peut causer des blessures à la petite faune, notamment au hérisson. 

  • 1.4 Espacer la tonte des zones d'herbe rase

    Il est préférable de tondre moins souvent et de choisir une hauteur de tonte de 6 cm au minimum. Cela augmente la diversité en fleurs et en insectes. Le gazon résiste aussi mieux à la sécheresse, ce qui permet de limiter les arrosages. Cela peut se faire sur tout ou une partie des surfaces. A terme, vous pourrez obtenir un gazon fleuri*. 

  • 1.5 Laisser l'herbe monter

    Choisir un secteur favorable dans le jardin, le long d’une haie ou dans un talus par exemple. Sans engrais, ni pesticides et si le résidu de fauche (2 fois par an) est enlevé, la composition de la prairie va évoluer au fil des années. De plus en plus de plantes à fleurs s’installeront parmi les graminées. Si possible, ne pas faucher la zone avant la mi-juillet et laisser, à chaque passage, un secteur non fauché dans lequel les insectes pourront se réfugier.  

  • 1.6 Opter pour des revêtements perméables

    Dalles alvéolées, graviers, copeaux ou autres revêtements permettant à l’eau de s’infiltrer et au sol respirer sont à privilégier pour les secteurs que vous ne souhaitez pas végétaliser, comme les allées ou les places de parc.

  • 2.1 Privilégier les essences indigènes

    Elles sont plus adaptées au sol et au climat local. Elles favorisent également la faune et lui fournit tout ce dont elle a besoin pour réaliser un cycle de vie complet. 

    Pour en savoir plus:
    Comment identifier et entretenir les buissons indigènes?
    Biodiversité au verger - Parc Jura vaudois 
    Arbres isolés et arbres fruitiers : Plantation et entretien - Canton de Vaud. 

  • 2.2 Multiplier les essences et les variétés

    Plus il y aura d'essences et de variétés différentes, plus le jardin sera attractif pour la biodiversité. La diversité réduit également le risque d’invasion de parasites ou de maladies.  

  • 2.3 Installer des arbustes indigènes*

    Isolés ou en bosquets* ils offrent une diversité d’habitat pour la faune, ainsi que d'innombrables sources de nourriture (fleurs, fruits). Veiller à introduire des buissons épineux dans les compositions, ces derniers sont particulièrement favorables aux oiseaux.

  • 2.4 Planter des arbres fruitiers haute-tige

    Un verger composé d’arbres de variétés et d’âges différents offre un plus grand nombre d’habitats pour les espèces. Privilégier les anciennes variétés haute-tige qui sont adaptées aux conditions locales et font partie du patrimoine de la région.

  • 2.5 Conserver des arbres morts ou sénéscents

    Ils abritent une faune spécialisée (insectes xylophages, oiseaux cavernicoles, etc.) et accueillent une riche biodiversité (mousses, champignons, etc.). Les vieux arbres fruitiers sont particulièrement appréciés.

  • 2.6 Adapter les méthodes de taille

    Chaque essence d'arbustes, d'arbres fruitiers et d'arbres tiges a des besoins spécifiques en terme de taille, notamment au niveau de la saison d'intervention.

  • 3.1 Préférer les haies aux clôtures

    Les haies, vives ou ornementales, apportent plus de vie qu’un grillage ou une clôture en palissade. La faune peut s’y abriter.

  • 3.2 Privilégier les haies d'essences indigènes*

    Ce sont celles qui répondent le mieux aux besoins de la faune locale. Elles sont à préférer aux essences ornementales*, non indigènes. Il est recommandé de composer sa haie avec plusieurs essences et d’y intégrer au minimum 20% de buissons épineux pour favoriser la nidification des oiseaux.   

  • 3.3 Remplacer les haies de laurelles

    Les laurelles, ou lauriers-cerises, sont des plantes exotiques envahissantes* qui s'implantent dans la forêt et impactent sa régénérescence. Il convient de les remplacer par des essences non problématiques et indigènes*.

    Pour en savoir plus:
    Voir onglet Plantes exotiques envahissantes
    Plantes exotiques envahissantes - Parc Jura vaudois

  • 3.4 Permettre le passage de la faune

    Garantir un espace, continu ou ponctuel, à travers les murs et sous les clôtures ou palissades, d’au minimum 10 x 10 centimètres pour le passage de la petite faune.

  • 3.5 Tailler au bon moment

    Entretenir la haie entre octobre et février afin ne pas déranger les oiseaux pendant leur période de nidification.  

  • 4.1 Préférer les plantes indigènes*

    Favoriser les plantes indigènes* ainsi qu’une diversité de plantes afin de répondre le plus largement aux besoins de la faune et fournir les éléments nécessaires pour réaliser l’entier de son cycle de vie.  

  • 4.2 Laisser des zones de prairie

    Qu'elle soit indigène*, ornementale* ou un mixte des deux, qu'elle se trouve dans un talus ou dans un secteur pas utilisé pour des activités de loisirs, la prairie fleurie attire beaucoup d’insectes. C’est spécifiquement le cas des prairies composées de plantes indigènes qui répondent au mieux aux besoins de la faune locale, car plantes et insectes ont évolué de concert.  

  • 4.3 Adopter les plantes vivaces*

    Au contraire des plantes annuelles*, les vivaces ont généralement moins besoin d’eau et ne sont pas à remplacer chaque année.

  • 4.4 Couvrir le sol

    Couvrir ses talus ou massifs avec des matériaux naturels et perméables, tels que copeaux de bois, gravier ou paillis. Les paillis peuvent être composés de divers matériaux. La présence d’un couvert au sol permet d’en préserver la faune et limite les besoins en eau.  

  • 4.5 Laisser des plantes en place en fin d'été

    En fanant ou en tombant au sol, elles serviront d'abri à de nombreux insectes et micromammifères. Il est recommandé d’attendre le printemps suivant pour nettoyer les plates-bandes afin de leur laisser le temps de finir leur cycle de vie.  

  • 5.1 Eliminer les plantes exotiques envahissantes

    Eliminer les plantes exotiques envahissantes* présentes au jardin est important pour préserver la biodiversité. Ces plantes peuvent également avoir un impact sur l'économie et la santé publique. Vergerette annuelle, solidages américains, arbre à papillon ou renouée du Japon : chaque espèce doit être éliminée de façon spécifique. Renseignez-vous!

    Pour en savoir plus : 
    Espèces invasives et problématiques - Canton de Vaud
    Info flora
    Plantes exotiques envahissantes - Parc Jura vaudois

  • 5.2 Evacuer correctement les plantes exotiques envahissantes

    Les plantes exotiques envahissantes arrachées doivent être évacuées de manière adéquate, à la poubelle (incinération) ou en compostière spécialisée (hygiénisation ou méthanisation) en fonction de la quantité à traiter.

  • 6.1 Limiter le travail du sol

    Bêcher sans retourner la terre ou s’en tenir à un travail superficiel pour préserver la vie du sol.

  • 6.2 Installer un couvert végétal ou un paillage organique

    Eté comme hiver, cela permet de protéger le sol, de préserver les organismes qui y vivent et de diminuer l’arrosage en période sèche. 

  • 6.3 Choisir des intrants naturels

    Le compost améliore la structure du sol. Il préserve et renforce son activité organique. Les engrais et amendements adaptés au jardinage biologique sont préférables aux engrais chimiques. 

    Pour en savoir plus:
    Liste positive pour le jardinage biologique - FiBL

  • 6.4 Privilégier les moyens mécanique ou naturels pour lutter contre maladies et indésirables

    Eviter les granulés anti-limaces au métaldéhyde et favoriser la chasse aux limaces à la main, au petit matin ou en soirée. Favoriser la présence des auxiliaires, tels que certaines plantes aromatiques qui attirent des insectes prédateurs de parasites ou d’autres indésirables du jardin. Sélectionner les variétés résistantes aux maladies afin de limiter les besoins en traitement.

  • 6.5 Faire pousser des fleurs parmi les légumes

    Veiller à ce que le jardin comporte des fleurs sauvages ou indigènes*, du début du printemps à la fin de l’automne, pour attirer les pollinisateurs et les insectes. Ces derniers étant souvent spécialisés sur une ou quelques fleurs, opter pour la diversité. 

  • 7.1 Disperser des petits points d’eau

    Installer des coupelles au sol par exemple, afin que la petite faune, les oiseaux et les insectes puissent s’hydrater, surtout en période estivale et selon les disponibilités environnantes.  

  • 7.2 Changer l'eau régulièrement

    Renouveler l’eau des coupelles ou autres petits points d’eau stagnant tous les 3 jours afin d’éviter la reproduction des moustiques tigres. 

  • 7.3 Construire un étang

    Veiller à ce que les berges de l’étang* soient en pente douce. Favoriser la présence de plantes aquatiques indigènes* qui sont nécessaires à la reproduction des libellules. Eviter d’intégrer des poissons dans les étangs*. Ces derniers sont des prédateurs, notamment pour les larves d’amphibiens. 

    Pour en savoir plus : 
    Aménagement d'étangs - Info fauna

  • 7.4 Aménager une sortie du point d'eau

    Equiper les plans d’eau profonds et les piscines d’une rampe ou d’une structure similaire sécurisant l’accès et la sortie de l'eau pour la petite faune. 

    Pour en savoir plus : 
    Aménagement d'étangs - Info fauna

  • 8.1 Héberger hirondelles et martinets

    Installer des nichoirs, si l'habitation le permet et s'ils sont observés régulièrement dans les environs. Laisser des zones de terre boueuse pour leur permettre de fabriquer leurs nids à partir de matériaux naturels.

    Pour en savoir plus: 
    Hirondelle de fenêtre - Vogelwarte
    Hirondelle rustique - Vogelwarte
    Martinet noir - Vogelwarte
    Aider les oiseaux - Parc Jura vaudois

  • 8.2 Installer des nichoirs

    De nombreuses espèces d'oiseaux et de chauves-souris nichent dans des cavités. L'installation de nichoirs permet de compenser la perte de nids naturels. Attention, chaque espèce à ses propres exigences.  

    Pour en savoir plus : 
    Nichoirs pour cavernicoles - Vogelwarte

  • 8.3 Favoriser les abeilles sauvages

    Notamment en créant des zones en friche comprenant de la terre sableuse, du vieux bois, des pierres, etc. Les abeilles terricoles apprécient également de simples zones de sol nu et sableux, idéales pour creuser leur terrier dans le jardin.

    Pour en savoir plus : 
    Comment aménager une dune de sable pour les abeilles sauvages? - Pro Natura

  • 8.4 Créer des zones refuges pour la petite faune

    Des tas de branches ou de bois, de pierres, de résidus de coupe (prairie ou gazon*) ou de feuilles mortes font parfaitement l'affaire. Ces structures peuvent être enlevées ou déplacées entre les mois d’août et de septembre, hors des périodes d’hibernation et de nidification de la faune.  

  • 8.5 Créer un tas de pierres

    Qu'il s'agisse d'un mur en pierres sèches (sans mortier), ou d'un simple tas de pierres, ces structures sont favorable aux reptiles et aux insectes. 

    Pour en savoir plus : 
    Petites structures : Guide pratique en faveur de l'hermine, de la belette et du lézard agile - Parc Jura vaudois

  • 8.6 Offrir une diversité de fleurs

    Diversifier autant que possible l’offre en fleurs (prairie, arbustes, etc.) afin de répondre aux besoins d’un grand nombre de pollinisateurs au fil des mois. Les insectes sont généralement spécialisés sur un groupe de fleurs, voire une espèce. 

  • 8.7 Tolérer les plantes sauvages

    Les plantes sauvages qui s’installent spontanément dans le jardin sont souvent bien adaptées et répondent aux besoins de la faune environnante. Si certaines doivent être retirées, privilégier les moyens mécaniques (arrachage manuel, désherbage thermique, etc.).

  • 8.8 Réduire les pièges et obstacles

    Une baie vitrée, un escalier de cave ou un puit de lumière peuvent constituer un piège ou un obstacle infranchissable pour la faune. 

    Pour en savoir plus:
    Pièges et obstacles pour la faune - BirdLife 

  • 9.1 Réduire

    Limiter les sources de lumière autour et sur son habitation. Les animaux nocturnes sont considérablement gênés par la barrière lumineuse que représente l'éclairage artificiel. Cela entrave leurs déplacements et les rend plus visibles pour les prédateurs. Privilégier les luminaires qui éclairent en direction du sol et sont de faible intensité. Ils ont un impact moins important sur la faune, notamment les oiseaux migrateurs et les chauves-souris. 

    En savoir plus: 
    Rallumons les étoiles! - Parc Jura vaudois

  • 9.2 Eteindre

    Eviter que l'éclairage artificiel ne fonctionne aux heures les plus sombre. Installer un minuteur ou des détecteurs pour que les lampes soient allumées uniquement lorsque c'est utile. Eteindre l’éclairage de la piscine, ou autre point d’eau, la nuit car cela attire les insectes et provoque leur noyade. 

  • 10.1 Annuelle

    Plante dont le cycle de vie ne dure qu’une année, de la germination à la production de graine. Ces espèces ne peuvent pas survivre à l’hiver et doivent donc être remplacées chaque année, à l'inverse des plantes vivaces*. 

  • 10.2 Bosquet

    Ensemble d’arbustes ne formant pas un linéaire et ne délimitant pas une surface, à l’inverse d’une haie. 

  • 10.3 Etang

    Il est question ici d'un plan d'eau creusé, dont la surface minimale est de 4 m2.  Le type d'étanchéification (naturelle, bâche, béton) n'est pas pris en considération.

  • 10.4 Gazon

    Gazon ou pelouse de type conventionnel, composé majoritairement de graminées. L’herbe est maintenue à ras. L’entretien est dit intensif : 15 à 24 tontes par an, coupe de 3 à 5 cm, utilisation intensive (piétinement). L'entretien nécessite généralement l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires. 

  • 10.5 Gazon fleuri

    Gazon ou pelouse qui apporte une plus grande diversité floristique qu’un gazon conventionnel (voir ci-dessus). L’entretien est dit extensif : 4 à 6 tontes par an, coupe à 6 cm au plus ras. Il ne nécessite ni engrais, ni produits phytosanitaires.

  • 10.6 Indigène

    Se dit d'une espèce, essence ou variété qui se retrouve spontanément dans un milieu naturel et qui, dans notre pays, est considérée comme étant d’origine suisse. 

    En savoir plus:
    Biodiversité dans la haie - Parc Jura vaudois

  • 10.7 Ornemental

    Ici, ce terme fait référence à des espèces non indigènes* mais qui ne sont pas problématiques pour l'environnement, contrairement aux plantes exotiques envahissantes*. 

  • 10.8 Plante exotique envahissante

    Plante introduite par l’homme, de manière volontaire ou non, qui cause des dommages écologiques, économiques et sanitaire. En Suisse, ces espèces sont répertoriées par le centre national de données et d’information sur la flore de Suisse (info flora). La liste et des informations complémentaires sur les espèces (photos) sont disponibles au lien ci-dessous.

    En savoir plus:
    Info flora 
    Plantes exotiques envahissantes - Parc Jura vaudois

  • 10.9 Vivace

    Plantes vivant plusieurs années. Elles résistent à l'hiver grâce à diverses stratégies, par exemple sous forme de bulbes ou de rhizomes (types de racines souterraines). Ces plantes n’ont pas besoin d’être remplacées chaque année, à l’inverse des plantes annuelles*.