Privilégier les espèces d'arbustes indigènes et planter des haies vives autour de chez soi est une solution simple pour donner un coup de pouce à la biodiversité.
Cornouiller mâle, viornes, épine noire ou chèvrefeuilles sont des relais importants pour la faune, tant dans nos villages que dans nos campagnes. Avec leurs fleurs, au printemps, puis leurs fruits, en automne, ils participent à la beauté de nos paysages et font vivre nos traditions vivantes: du sirop de sureau à la confiture de prunelles.
Ces îlots de nature se sont raréfiés. Le manque de liaisons entre les milieux naturels est l'une des causes de la perte de biodiversité. Ces plantes offrent des habitats et des sources de nourriture pour de nombreuses espèces: du verdier au muscardin, en passant par l'hermine ou le bruant jaune. De telles haies forment des corridors biologiques fort utiles pour relier les biotopes clairsemés de nos villages et de nos campagnes.
Le Parc Jura vaudois a élaboré un cahier destiné aux propriétaires de haies Comment identifier et entretenir les buissons indigènes? Il donne de précieux renseignements sur les caractéristiques de 18 arbustes indigènes ainsi que sur les méthodes de taille et d'entretien.
Des fiches d'identification permettent de reconnaître les espèces, les plus fréquemment plantées : aubépines, bourdaine, chèvrefeuille des haies, cornouiller mâle et sanguin, églantier, épine noire, épine-vinette, érable champêtre, fusain d'Europe, nerprun purgatif, noisetier commun, sureaux noir et à grappes, troène, viorne obier et lantane.
Elles apportent notamment des informations permettant la reconnaissance des buissons en hiver, saison lors de laquelle l'entretien doit être effectué.
Pour reconnaître les fleurs de sureau, voici quelques conseils : Les inflorescences sont blanches et forment des ombelles. Elles sont agréablement parfumées. Elles se cueillent entre mai et juillet, selon l'altitude. Et c'est lorsqu'elles diffusent le plus de pollen qu'elles parfument le mieux le sirop. Choisissez les fleurs bien ouvertes et bien blanches. Époussetez-les, à la main, sans les mouiller, pour les débarrasser des éventuels petits insectes. Retirer les tiges qui donneraient un arrière-goût désagréable.
Bien mûrs, les fruits peuvent également être consommés en sirop ou gelée.
INGRÉDIENTS pour 2 litres 5 à 7 ombelles 1 litre d'eau 1 citron 1 kilo de sucre 50 cl d'eau 20 grammes d'acide citrique | PRÉPARATION 1. Préparer les fleurs. Porter l'eau à ébullition avant de la verser sur les fleurs. Ajouter le jus de citron. 2. Laisser macérer cette préparation 1 à 2 jours à température ambiante, en remuant de temps en temps. 3. Filtrer la préparation dans une étamine. Ajouter le sucre. 4. Chauffer la préparation pour faire fondre le sucre. Lors que le liquide montre les premiers signes d'ébullition, éteindre le feu. Ajouter l'acide citrique et bien mélanger. 5. Verser le sirop dans une bouteille préalablement lavée et ébouillantée. Fermer et laisser refroidir. * Le sirop se conserve dans un endroit frais et sec. Une fois ouvert, gardez-le au réfrigérateur. |
Le troène est un arbuste qui ne perd pas ses feuilles en hiver. Il est donc apprécié comme refuge par la faune, notamment les merles et les mésanges.
Il permet à certaines espèces de se nourrir toute l'année. C'est, notamment, la plante préférée des chenilles du sphinx du troène (Sphinx ligustri), l'un des plus grands papillons de nuit d'Europe.
Le fusain d'Europe est un petit buisson qui se retrouve dans les forêts et les haies de notre région. Au fil du temps, cet arbuste a eu maintes utilisations : son bois était autrefois sculpté et ses fruits, préparés convenablement, avaient une action éclaircissante sur les cheveux ou permettaient de se débarrasser des poux. Aujourd'hui, ses tiges sont encore appréciées dans l'horlogerie pour nettoyer les rouages des montres, sans les griffer. Mais l'utilisation la plus étonnante du fusain d'Europe est celle qu'en font les amateurs de dessins. En effet, grâce à un procédé appelé pyrolyse du bois, qui consiste à chauffer fortement le bois sans apport d'oxygène, on obtient un résidu solide : le charbon de bois. Celui-ci est ensuite taillé pour obtenir des bâtonnets, les fusains utilisés pour dessiner. Selon le temps de cuisson, il est possible d'obtenir différentes densités qui, comme les mines des crayons, permettent de marquer le papier plus ou moins fort.
L'églantier est surtout connu pour ses fruits surnommés gratte-culs car ils contiennent des poils irritants. Quel enfant n'a pas lancé ou lâché ce petit fruit dans le cou d'un camarade ? Malgré ce désagrément, les fruits de l'églantier peuvent tout de même être cuisinés. On les appelle alors cynorrhodons. Ils se transforment de bien des façons : tisane, confiture, marmelade, sirop. Avec l'arrivée des frimas, nous vous proposons aujourd'hui une recette de décoction au cynorrhodon. Riche en vitamines C, elle renforce les défenses immunitaires et a des vertus anti-diarrhéiques. On attribue également aux infusions de pétales de fleurs d'églantier des bienfaits contre les maux de tête et les étourdissements.
INGRÉDIENTS pour une tasse 3- 4 fruits frais ( ou séchés) Du miel, un citron ou une orange Quelques fleurs de karkadé (hibiscus) | PRÉPARATION 1. Laisser frémir les fruits d'églantiers dans une casserole d'eau pendant 5 à 10 minutes. 2. Si vous n'avez pas retiré le cœur des fruits, passer la tisane à travers un filtre en papier. 3. Déguster bien chaud, avec éventuellement du miel, un citron pressé ou un quartier d'orange. * la décoction de cynorrhodon sera de couleur jaune claire. Ajouter quelques fleurs de karkadé (hibiscus) séchées pour une belle couleur rouge. ** La décoction peut également être réalisée avec des fruits d'églantiers séchés. |
L'épine noire aussi appelé prunelier a plus d'un tour dans son sac. Dans une haie, ses épines en font l'abri idéal pour les oiseaux. Ses petites baies sont également très appréciées par les volatils. Les fleurs d'épine noire embellissent le paysage, au printemps.
Comestibles, les fruits sont appréciés des oiseaux, comme des gourmands qui les dégustent après les premières gelées.
INGRÉDIENTS 1 kilo de prunelles dénoyautées 1 kilo de sucre 1 bâton de cannelle | PRÉPARATION 1. Laver, dénoyauter et mettre les prunelles dans un récipient. Y ajouter la cannelle et le sucre. Laisser reposer une nuit. 2. Verser les fruits et le jus dans une grande casserole. Porter à ébullition. Cuire environ 35 minutes en brassant régulièrement. 3. Faire couler quelques gouttes de confiture sur une assiette froide pour contrôler la cuisson. Le jus doit se figer. 4. Verser la confiture dans des pots préalablement ébouillantés. Fermer immédiatement. |
Viorne lantane (Viburnum lantana) ou viorne obier (Viburnum opulus) sont des arbustes de la famille des Caprifoliacées. Leurs fleurs, mellifères, attirent d'innombrables insectes en mai et juin tandis qu'à l'automne, leurs fruits sont consommés par les oiseaux et très décoratifs.
Le noisetier est un arbuste que l'on rencontre souvent. Buisson très commun, ses fruits, les noisettes, sont appréciés d'un petit animal de nos contrées : l'écureuil roux. D'ailleurs, ce rongeur participe grandement à la dissémination du noisetier. Lorsqu'il constitue ses réserves alimentaires, l'écureuil enterre des noisettes non loin de l'arbre. Mais il utilise rarement tout ce qu'il a caché et il arrive souvent qu'une nouvelle pousse germe depuis ce trésor enfoui.
Le noisetier peut être planté dans une haie indigène. Toutefois, il est important d'éviter de surcharger la haie avec cet arbuste. En effet, le noisetier a une croissance très rapide. Il supplantera facilement les autres espèces indigènes voisines. Quel est le problème au fond, vu qu'il s'agit d'une essence locale ? Le fait est qu'il n'est malheureusement pas aussi bénéfique que certains de ses congénères, car les oiseaux ne peuvent pas se nourrir de ses fruits. De plus, dépourvu d'épines, c'est un bien piètre refuge. A noter également que le fort potentiel allergisant de son pollen est à prendre en considération au moment de la plantation.